Enseignement artistique
Pour le SNAM, un·e enseignant·e de la musique est nécessairement un·e musicien·ne, mais nous sommes attachés à distinguer ce qui relève de l’interprétation, de la transmission des savoirs, de la sensibilisation des publics. Cette précision est particulièrement importante à nos oreilles dans l’époque actuelle, où le Ministère de la Culture met en avant la notion d’Education Artistique et Culturelle (EAC), sans bien préciser quelles conditions d’emploi s’appliquent selon les cas. Cet aspect de l’enseignement artistique constitue un important chantier.
Enseigner dans une école associative.
Vous relevez des dispositions générales du Code du travail et plus particulièrement de la convention collective ÉCLAT. Cette convention étendue couvre un champ assez large, mais son champ d’application vise spécifiquement des entreprises de droit privé et sans but lucratif qui exercent parmi leur activités » l’enseignement de toute matière, à tout public pendant ses heures de loisirs tels qu’écoles de danse, de musique, d’art plastique, d’art dramatique, de sport, etc « . Pour aller plus loin, lisez l’article détaillé sur les écoles associatives.
Enseigner dans la fonction publique territoriale
Vous travaillez dans un établissement public, qui peut être une école de musique municipale ou un conservatoire : vous êtes agent d’une collectivité territoriale et vous faites partie de la branche enseignement artistique de filière culturelle de la fonction publique territoriale (article détaillé).
Activités connexes
Les cadres réglementaires décrits ci-dessus sont dessinés pour l’enseignement, mais de plus en plus, d’autres formes de partage de la musique, distincts de l’interprétation scénique se développent. Qu’il s’agisse de sensibilisation, de l’éveil aux pratiques, d’éducation artistique et culturelle, d’encadrement de pratiques collectives ou autres, les modalités de mise en œuvre ne sont pas clairement définies. Le SNAM souhaite une clarification au cas par cas.
Presse syndicale : l’Artiste Enseignant
Notre Branche Nationale des Enseignants rédige un 4 pages trimestriel spécialement destiné aux enseignants de la Musique. Vous y trouverez des informations, des conseils, des analyses, des prises de position rédigées par des enseignants pour des enseignants.
Sur ce site, vous pouvez consulter les archives de cette publication.
Un syndicat, ça sert à quoi dans l’enseignement artistique ?
(Extrait de l’Artiste Enseignant n°67)
Entre le prétendu danger d’être syndiqué (car mal vu) ou a contrario le nombre d’avantages (via une baguette magique imaginaire) qu’il apporterait à ses représentants, le syndicalisme véhicule parfois certains fantasmes dont nous constatons qu’ils sont souvent contradictoires.
Nous essayerons à travers ces lignes de faire la part des choses entre le fantasme et la réalité d’un rapport de force social bien réel quant à lui.
Rappelons qu’un syndicat est d’abord une organisation qui s’intéresse avant tout à l’organisation sociale du travail. Autrement dit, celui-ci représente les intérêts des travailleurs dans les différents rapports de force et/ou hiérarchiques qui façonnent leur environnement professionnel.
Les acteurs de ces rapports de force peuvent être de plusieurs ordres : capital financier, pouvoir politique, etc. La représentativité des syndicats est établie lors des élections professionnelles.
S’il lui arrive de vouloir les discréditer, l’employeur comprend tout de même l’utilité de discuter avec un nombre restreint de personnes – censées représenter toutes les autres -, au lieu de discuter avec chacun de ses agents ou de ses employés, car cela lui prendrait un certain temps… Dans le cas contraire c’est qu’il met en œuvre une stratégie en place pour « diviser afin de mieux régner… » dont les différentes « lois travail » du gouvernement ne sont que le triste aboutissement juridique.
En conséquence, un syndicat est un contre-pouvoir mais un contrepouvoir officiel. Conscient de ses responsabilités, celui-ci a certaines obligations éthiques, dont celle de ne pas communiquer le nom de ses adhérents !
En conséquence ne craignez pas d’être discriminé uniquement par votre adhésion, votre employeur ne sait pas que vous êtes syndiqué. Si toutefois il venait à l’apprendre et à prendre des mesures discriminatoires contre vous il s’expose à de vives sanctions pénales, car la discrimination et l’entrave au fonctionnement du droit syndical sont punis par la loi et votre employeur risque jusqu’à un an de prison !
Toutefois un syndicat ne fonctionne pas tout seul et le fait que des dispositions légales lui donnent certaines protections, ou certaines prérogatives (comme lancer un mouvement de grève…), ne lui confère pas une toute puissance à bloquer un employeur dans ses mauvaises intentions d’un claquement de doigts ou à exaucer les désirs des agents en s’arrangeant vite fait entre deux couloirs… C’est bien en créant un dialogue social régulier et argumenté (avec les agents qu’il représente d’une part et avec l’employeur d’autre part) et si nécessaire avec un rapport de force, qu’il pourra faire avancer dans le bon sens les conditions de travail des agents. Si un syndicat est fort de beaucoup d’adhérents, c’est toute une force collective qui pourra se mettre au service de ses revendications. Même si nous sommes des artistes nous ne devons pas oublier que les conditions d’exercice de nos professions sont elles aussi soumises au rapport de force du jeu politique, d’une part, et des enjeux financiers ou tout simplement sociétaux qui façonnent le monde dans lequel nous vivons, d’autre part.
Comme l’écrivait Gustave Charpentier : « Artiste vous le serez quand il vous plaira de l’être, travailleurs vous l’êtes forcément car il faut bien vivre ».
En conséquence, la syndicalisation et l’implication dans la vie syndicale restent un moyen simple et accessible à tous de faire évoluer nos conditions de travail vers un véritable progrès social.