Enseignement artistique : comment préparer la reprise ?

 Publié le : 20 Mai 2020  

Depuis le 11 mai, nous constatons que beaucoup de d’établissements d’enseignement artistique restent fermés au public, en conformité avec la règlementation en vigueur. Bien malgré eux, et conformément aux directives sanitaires, les enseignants artistiques restent en travail à distance.

Nous constatons aussi que quelques autres structures qui avaient réouvert, parfois avec un aval préfectoral, ont finalement fermé. Nous constatons aussi que certaines, très rares, restent ouvertes, étayant leur décision par des gesticulations juridiques. Nous constatons que certains employeurs exercent une pression intolérable sur les salariés pour les forcer à revenir soi-disant volontairement en présentiel. Nous constatons même des réouvertures clandestines.

Si le retour des élèves au sein des écoles maternelles et élémentaires a été précédé de la mise en œuvre d’un protocole ministériel de l’Education nationale, protocole précis et exhaustif, rien de tel n’est encore prévu pour les structures d’enseignement artistique. Certes, les arguments sont nombreux et pertinents quant à une réouverture partielle et progressive de l’enseignement artistique fin mai, avec les lycées, afin d’éviter une coupure physique trop longue. Localement, nous constatons souvent le souci des employeurs de préserver la santé des salariés, avec sincérité. Nous constatons une quantité éruptive des bonnes volontés de bien faire, à la mesure de l’attente considérable emmagasinée pendant presque deux mois de confinement. Sans protocole officiel du ministère de la culture, les employeurs, les salariés et les publics sont renvoyés dos à dos. A charge pour eux de gérer leurs points de vue contradictoires. C’est inacceptable. Nous sentons bien que le désordre public n’est pas loin.

Nous appelons le ministère de la culture à lancer une concertation rapide avec les différents partenaires afin d’établir un tel protocole qu’il devient urgent de diffuser.

Nous constatons aussi que la poursuite de la continuité pédagogique à distance qui s’installe dans la durée est de plus en plus néfaste aux apprentissages et génère pour les enseignants des difficultés croissantes au travail. Ces derniers sont impatients de retrouver leurs classes et leurs élèves.

Nous constatons que les structures associatives souffrent de plus en plus financièrement et nous craignons que des emplois d’enseignants artistiques, déjà fortement marqués par la précarité, ne soient perdus. Si les premières semaines ont pu être sécurisées, notamment par les mesures de chômage partiel, la situation se tend dangereusement.

Le service public a été dégradé depuis de nombreuses années par les différents gouvernements. Aujourd’hui, nous entendons des discours vantant ces services reliés à l’intérêt général. Qu’en sera-t-il en septembre ? La précarité et la fragilisation du statut auront-elles disparu ?

Parce que nous subissons tous une situation difficile, beaucoup se projettent déjà dans la préparation de la rentrée de septembre. C’est une perspective salutaire. Mais dans la sécurité sanitaire, le respect des agents et des missions.

Le 19 mai 2020

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