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Note sur la situation sociale des artistes interprètes et enseignants de la musique – octobre 2022

 Publié le : 11 Oct 2022  

– 1 – Hausse des prix et stagnation des salaires

L’inflation et la stagnation des salaires aboutit à une baisse de nos revenus qui est insupportable.

Les NAO (négociations annuelles obligatoires) dans les branches progessionnelles n’aboutissent qu’à de très faibles augmentations de salaires. De la même manière la revalorisation – très tardive – du point d’indice des agents publics des ensembles de droit publics ou des conservatoires ne compense pas la hausse des prix.

– 2 – Sous-finanement des structures culturelles

L’augmentation des coûts de l’énergie et l’inflation viennent très violemment grèver les budgets des villes, des départements, et des régions. Plusieurs ont déjà décidé de prendre sur les budgets «  culture » pour faire face à ces dépenses nouvelles. Parallèlement, le budget 2023 du ministère de la culture qui vient d’être rendu public ne compense pas du tout l’inflation de 7 % par rapport au budget 2022. Ce recul en euros constants du budget du ministère touche aussi bien les ensembles musicaux de tous types ou les maisons d’opéra, les aides aux scènes de musiques actuelles ou le soutien aux équipes artistiques, mais aussi les – faibles – aides aux conservatoires. Les structures culturelles, qu’elles aient une activité de spectacle ou d’enseignement musical, doivent elles-mêmes faire face à la hausse des prix, notamment de l’énergie et annulent des recrutements ou des spectacles pour ne pas creuser leurs déficits. L’emploi artistique et nos salaires sont les premières victimes de ces décisions. On s’attend à un nombre considérable de concerts annulés à cause de cette situation, que ce soit dans le Service Public ou dans le secteur privé et associatif.

– 3 – Paupérisation des artistes enseignant.es

Plus de 4 ans après le rapport unanime du Conseil Supérieur de la Fonction Publique Territoriale sur l’enseignement artistique spécialisé, aucune de ses préconnisations n’est suivi d’effet. La profession d’enseignant de la musique et de la danse s’est paupérisée au fil des années. Parallèlement l’explosion du nombre de contrat à durée déterminée ou à temps partiel a terminé de faire de ce secteur un secteur sinistré. Pourtant, parallèlement, le niveau d’étude requis pour accèder à un poste par concours n’a cessé d’augmenter, aboutissant à créer une population de vistuoses smicards. Ce phénomène observé dans les conservatoires publics existe aussi dans le secteur associatif dans lequel les salaires sont encore plus bas.

– 4 – Réforme des retraites contre l’avis de toutes les confédérations syndicales

La réforme des retraites est annoncée pour cet hiver avec une application dès l’été 2023. Pour les professions que nous représentons, vu l’engagement physique requis pour garder la maitrise de son art, un report de la date de départ à la retraite serait une catastrophe. Par ailleurs il s’agit d’une réforme injuste qui pénalisera les travailleurs les plus précaires, les professions les plus pénibles et qui aboutira à une paupérisation de toute une tranche d’age. Pour mémoire, l’ensemble des centrales syndicales de salariés se sont positionnées en opposition à ce projet de réforme.

– 5 – Attaque contre le régime d’assurance chômage

La réforme du régime général de l’assurance chômage a débuté à l’Assemblée Nationale. Elle durcira encore un peu les conditions d’ouverture de droits pour l’ensemble des salarié·es, qui plus est avec une logique territoriale très contestable. Les intermittents du spectacle, le gouvernement l’a déjà annoncé, ne pourrons pas maintenir des conditions d’ouverture de droits trop éloignées du régime général. Nous avons donc fort à perdre, d’autant plus que la 1ère ministre a déjà déclaré vouloir considérer les annexes VIII et X non plus comme une assurance chômage mais comme une subvention au secteur culturel. Une telle bascule porte en elle la fameuse «  caisse autonome » que le MEDEF veut mettre en place depuis des années. Elle serait vite une catastrophe sociale pour nous tout·es.