Amères Victoires de la Musique

 Publié le : 10 Fév 2021  

Alors que se tiendra ce vendredi soir la 36ème cérémonie des Victoires de la Musique, une note interne de l’UNEDIC vient de confirmer une bien triste victoire pour la profession : en 2020, les musiciens et musiciennes sont les intermittents statistiquement les plus touchés par la baisse d’activité.

Presque plus personne ne travaille depuis fin octobre, et l’interdiction des spectacles vivants est absolue. Pendant ce temps-là, au mieux, la ministre de la Culture accumule les effets d’annonce, sans prendre la moindre mesure de soutien concret aux artistes.

Hier encore, lors d’une rencontre avec son cabinet, des artistes de la CGT-Spectacle ont pu constater qu’aucune décision n’est prise, qu’aucun dossier n’avance.

L’annonce, il y a 10 jours, d’une mission sur le prolongement de l’année blanche des intermittents montre que le gouvernement rechigne à prendre la décision que tout le monde réclame : la reconduction générale jusqu’à un an après la fin de la période d’impossibilité de travailler de cette mesure, prise par le président de la République l’an dernier.

Mais comment ne pas conclure au cynisme en relisant la déclaration de Roselyne Bachelot du 29 octobre dernier : « Certaines activités professionnelles peuvent continuer dès lors qu’il n’y a pas de public […]. Concrètement, la création artistique continue de vivre : les tournages, les répétitions de spectacle à huis-clos, les enregistrements et captations des œuvres sans public sont tout à fait possibles. »

Car depuis cette date elle n’a pas consacré le moindre euro à la mise en œuvre de cet engagement.

Immédiatement soutenu en cela par de nombreuses organisations du secteur (lien ici) nous lui avions pourtant proposé début novembre un plan d’urgence pour l’emploi des musiciens et musiciennes (lien ici). Il est resté lettre morte. Par exemple, alors que le budget 2021 du Centre National de la Musique (CNM) cumule – à juste titre – 121M€ d’aides diverses aux entreprises et aux emplois principalement administratifs, les artistes attendent toujours de voir se déployer des aides pour leur permettre de traverser la crise. Au fil des mois, les pertes de revenus de nombre de musiciens et de musiciennes de France atteignent des milliers d’euros.

C’est la défaite de la musique. Nous appelons les artistes partout en France à participer à la journée d’action initiée par la CGT-Spectacle du vendredi 12 février.

Paris, le 10 février 2021

Le communiqué ici